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Les dingues et les paumés

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Les chansons de Thiéfaine ont quelque chose d’intrigant, d’intemporel … j’ai retrouvé un vieux fichier MIDI qui m’a servi de base pour interpréter une superbe chanson, d’abord enregistrée en 2020 sur Protools, puis relookée en 2021 avec Reaper.

  • guitare électrique (rythmique et chorus)
  • chant
  • programmation
  • enregistré par mes soins sur Protools et Reaper.

Audio

Les dingues et les paumés (mp3 – 10,8 Mo)
Les dingues et les paumés (wav – 47,7 Mo)
Les dingues et les paumés (wav – 24bits – 96 KHz – 155 Mo)

Source

Hubert-Félix Thiéfaine
Soleil cherche futur

Paroles

LES DINGUES ET LES PAUMÉS
Hubert-Felix Thiéfaine

Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies
Dans leurs chambres blindées, leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie
Ils accouchent des scorpions et pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers
À quatre heures du matin derrière un téléphone
Quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers
Et s'invitent à calter en se gueulant come on

Les dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie
Ils voient se dérouler la fin d'une inconnue
Ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine
Crachant l'amour-folie de leurs nuits-métropoles.
Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin
Et retombent dans leurs bras glacés de baby-doll

Les dingues et les paumés se trainent chez les Borgia
Suivis d'un vieil écho jouant du rock 'n' roll
Puis s'enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
Essayant d'accrocher un regard à leur khôl
Et lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
Ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
Et sont comme les joueurs courant décapités
Ramasser leurs jetons chez les dealers du coin

Les dingues et les paumés s'arrachent leur placenta
Et se greffent un pavé à la place du cerveau
Puis s'offrent des mygales au bout d'un bazooka
En se faisant danser jusqu'au dernier mambo
Ce sont des loups frileux au bras d'une autre mort
Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
Ils ont cru s'enivrer des chants de Maldoror
Et maintenant, ils s'écroulent dans leur ombre animale

Les dingues et les paumés sacrifient Don Quichotte
Sur l'autel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott
La solitude n'est plus une maladie honteuse
Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso
Mon cheval écorché m'appelle au fond d’un bar
Et cet ange qui me gueule : viens chez moi, mon salaud
M'invite à faire danser l'aiguille de mon radar